De plus en plus, nous entendons parler de la «grossophobie» c.a.d. de comportements hostiles et discriminants envers les personnes grosses. Il existe plusieurs mythes très tenaces à leurs sujets. Dans ce billet, je discute avec toi de 3 mythes autour du poids.

Les gros sont forcément en mauvaise santé

On associe plusieurs maladies (hypertension, maladie cardiovasculaire, diabète, etc.) avec le surplus de poids. Cependant, on parle de lien de corrélation et non de causalité. Autrement, pourquoi ces maladies touchent-elles aussi les personnes avec un «poids normal»? Oui, oui, les personnes minces souffrent d’arthrite aussi, tout comme les personnes minces peuvent faire de l’hypertension. Il faut avoir une vue d’ensemble sur les habitudes de vie d’une personne pour se faire un portrait valide de sa santé, car nos comportements ont un plus gros impact sur notre santé que notre poids. Le poids ou l’indice de masse corporelle (IMC) ne veut absolument rien dire à lui seul. Savais-tu que l’IMC a été développé par un mathématicien pour essayer de calculer le poids moyen moyen des hommes blancs? Et que l’IMC était développé pour mesurer une population et non pas l’individu. Et qu’en 1998 ils ont changé les critères et que de millions de personnes sont devenus o*èses du jour au lendemain (j’en passe des détails, donc voici un article qui le résume bien)?

Oui, il est possible d’être gros et en bonne santé, avec de saines habitudes de vie. On peut aussi améliorer sa santé avec ces dernières, même sans perte de poids [1].

Pour en savoir plus : Le poids et la santé (Épisode 9, Saison 4) Le Pharmachien

Perdre du poids, c’est facile et sain

À ce jour, il n’existe aucune méthode saine pour perdre du poids et qui garantit son maintien à long terme. Presque la totalité (90 à 95%) des gens ayant suivi un programme de perte de poids reprennent généralement le deux tiers du poids perdu en 1 an et presque tout après 5 ans [2]. Sans parler de l’effet yo-yo des diètes qui fait reprendre encore plus de poids que celui perdu pendant le cheminement (ou l’effet yo-yo et le risque d’inflammation). Sur le plan psychologique, on peut développer une mauvaise relation avec la nourriture et aller même jusqu’à un trouble alimentaire. 

Le poids, ce n’est pas juste une question de «ce que j’ingère VS ce que je dépense» ou encore d’un manque de volonté. Il y a plusieurs facteurs qui l’influencent, dont plusieurs qui sont hors de notre contrôle, comme la génétique (le plus gros facteur), notre environnement, notre santé mentale, etc.

Pour en savoir plus : «La culture de la diète : Entretien avec Catherine Lefebvre et Caroline Huard (Loounie)» via Ici Première Radio-Canada

Les gros négligent leur santé

Est-ce vraiment les gros qui négligent leur santé… ou des professionnels de la santé qui négligent la santé des gros? Il existe dans l’univers médical des «professionnels» qui croient en ces mythes autour du poids malgré leur formation scientifique. Effectivement, ils ne sont pas exempts de jugements et d’actes discriminatoires. On appelle ce phénomène la «grossophobie médicale».

À cause de ce phénomène, certaines personnes gros.ses  pourraient avoir 28% moins de temps pour leur consultation avec un médecin grossophobe [3]. On voit parfois des diagnostics graves qui sont donnés beaucoup plus tard à cause des raccourcis erronés des médecins… et non parce que la personne grosse négligerait sa santé.

À force d’ignorer les raisons de consultation et de mettre l’accent sur le poids, ça peut aussi enlever le goût aux personnes grosses d’aller consulter.

Pour en savoir plus : La «grossophobie médicale» dénoncée par des professionnels de la santé via Radio-Canada

Références :

  • [1] Bacon, L., & Aphramor, L. (2011). Weight Science: Evaluating the Evidence for a Paradigm Shift. Nutrition Journal, 10(1), 9. doi:10.1186/1475-2891-10-9
  • [2] Harrison, C. (2019). Anti-Diet: Reclaim your time, money, well-being, and happiness through intuitive eating. Little, Brown Spark, New York Boston London
  • [3] Hebl, M., & Xu, J. (2001). Weighing the care: physicians’ reactions to the size of a patient. International Journal of Obesity, 25(8), 1246-1252. doi:10.1038/sj.ijo.0801681

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